lundi 23 août 2010

Sentiment nouveau...


Ce matin, j'étais en train d'écrire une nouvelle page sur mon blogue. Un blogue portant sur l'écoeurantite aigüe de la course à pied. Il ne faut pas penser que je n'aime pas courir. Au contraire! La course à pied est, et restera ma grande passion. Je ne le dirai jamais assez.

Par contre, ça fait des mois que je m'entraîne, que je sue, que je sors beau temps, mauvais temps. Je me suis blessée et la fatigue prend parfois le dessus, je fais attention à ce que je mange, je vais au lit de bonne heure, je décline plein d'invitations et j'impose en quelque sorte ce mode de vie à ma famille immédiate.

Ça fait maintenant 18 mois que je m'entraîne pour le marathon que je ferai dans moins de 2 semaines. C'est sûr qu'il y a eu des mois beaucoup moins coriaces que d'autres, mais reste que la machine n'a pas eu beaucoup d'occasion pour un repos total.

Ces dernières semaines, j'ai déclaré à qui voulait bien l'entendre que j'étais démotivée, blasée de m'entraîner. Aller courir pour le plaisir de courir, sans Garmin, sans pace, sans distance. Que pour le plaisir. Voilà ce que je voudrais faire. Bon, ce n'est pas vraiment le moment de le faire à 2 semaines du jour J. Il faut rester motivée coûte que coûte! Mais que fait-on quand on ne trouve plus de raison de motivation? Quand lorsqu'on court, on arrive pas à faire ce qu'on faisait il n'y a pas si longtemps, c'est-à-dire courir relax et réussir tous ses entraînements? Comment ne pas abandonner? Oui, j'aime courir, mais je suis en train d'oublier que la raison première pour laquelle je cours est que... j'aime courir. La course m'aide à me défouler, à me détendre, à me raisonner même. Je ne me trompe pas beaucoup en affirmant que la course est presque devenue une corvée.

Et voilà que, en écrivant ce blogue d'écoeurement, un courriel entre dans ma boîte de réception. C'est un courriel de mon coach me donnant mon entraînement de la semaine. Il me fait travailler fort encore cette semaine... en fait, pas si fort que ça parce que je sais que ces vitesses, je les ai déjà atteintes il y a quelques semaines. Il m'envoie un bonus en même temps. Les paroles dont j'avais besoin pour continuer à pousser encore un peu... le temps de me rendre à la ligne d'arrivée, pour enfin toucher à mon rêve!

J'écris en ce moment et les larmes me viennent aux yeux. Ça pourra peut-être paraître niais pour certains, mais quand ce genre de message arrive pendant que la tête ne se rappelle plus le pourquoi du comment, c'est ce qu'on appelle un bon timing!

Je le partage ce mot, parce que je ne veux jamais l'oublier, surtout pour les 2 prochaines semaines.

The last few weeks haven't been ideal, but you need to forget this and remember all the good training you did in the months before, this is all still there in your legs. All you can do in these last 2 weeks is just recover and be as healthy as you can for the race.

Voilà, c'est mon coach. Je l'adore! Il ne sait même pas à quel point il vient de m'aider... ou peut-être le sait-il? Dans le fond, il est passé par là, probablement il y a longtemps!

Aujourd'hui, c'est une journée repos. Je ne m'entraîne pas du tout. Ni en course, ni en cross-fit. Demain... j'ai hâte à demain. J'ai hâte d'aller courir, avec ma Garmin! Reste 13 jours, 13 petits jours...

Thank you so much J. You have no idea how much this means to me!
RG

jeudi 12 août 2010

P’tit marathon de Radio­Canada pour enfants




Quelle belle journée j’ai passée avec ma Papout d’amour!

Papout est ma filleule de 4½ ans. Elle a fait, en fin de semaine dernière, son premier marathon, dit p’tit marathon. C’est une course de 1 km pour les enfants et elle fait partie d'un circuit provincial. Radio­Canada est l’initiateur de ce circuit et franchement, j’ai été agréablement surprise par la belle organisation autour de cet évènement.

Tout a commencé, 30 minutes avant le départ, avec l'arrivée de monsieur Craquepoutte, personnage ressemblant à un conducteur de train apparemment marabout, mais pour la cause du p’tit marathon, très sympathique. S’enchaînent les cris et les hourras, l’approche de Monsieur Craquepoutte par les enfants qui veulent le toucher, la panoplie de photos prises à ses côtés par les parents, les histoires racontées à Monsieur Craquepoutte et ainsi de suite. Papout a mis jusqu’à trois fois pour trouver le courage d’aller à ses côtés assez longtemps pour que je puisse prendre une photo (voir photos).

Puis, on entend l’annonceur, très facile à localiser dans la foule grâce à sa casquette d'un rose fluorescent éclatant, nous aviser que le départ se fera dans 5 minutes. Le troupeau (enfants, parents ainsi que Monsieur Craquepoutte), qui jusque là se tenait à quelques mètres de la ligne de départ, se déplaça afin d’aller prendre place pour la course. C’est le temps de dire au revoir à maman et à Ti­Buddha (petite sœur de Papout).

Nous nous sommes dirigées, Papout et moi, main dans la main avec la meute de petites têtes de différentes hauteurs. On sentait l’excitation dans la foule. Moi, j’étais très excitée pour Papout. Je crois même l'avoir été plus qu'elle. Premièrement, parce que je suis plus consciente qu'elle l'est à son âge, mais aussi parce que je sais ce que ça fait de participer à la toute première course. J’essayais de trouver la position de ma sœur et de Ti­Buddha et ai réussi à les trouver quelques minutes avant le grand départ. Nous nous sommes donc positionnées de façon à passer devant elles lorsque le départ serait donné.

10-9-8-7-6-5-4-3-2-1, partez!

Les 500 premiers mètres se sont faits assez bien. À un moment, Monsieur Craquepoutte nous a dépassées. C’était bien, parce que lorsqu’il était tout près des enfants, ça leur faisait oublier qu’ils courraient et donc, qu’ils étaient fatigués. Lorsque je sentais que Papout ralentissait la cadence, je l’encourageais en lui disant qu’elle courait très bien ou bien je comptais 1-2-3 afin qu'elle puisse suivre cette cadence. Au bout du deuxième virage, dans la seconde moitié du parcours, nous avons vu Monsieur Craquepoutte réapparaître dans notre champ de vision. Nous l’avions rattrapé! Comme elle ralentissait de plus en plus et afin qu’elle se concentre sur autre chose, nous nous sommes donné pour but d’aller le rejoindre. Elle s’est mise à courir de plus en plus vite, poussant sur ses petites jambes de coureuse. Et une fois à sa hauteur, pourquoi ne pas le dépasser? Nous avons battu Monsieur Craquepoutte haut la main!

Du moment où Monsieur Craquepoutte est arrivé sur les lieux de la course jusqu’au moment où elle a franchi la ligne d'arrivée, Papout avait le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Elle a fait ça comme une grande, couru comme une coureuse élite de son âge. La seule chose qui est dommage est que le classement comporte deux groupes : les moins de 11 ans et les 12­-15 ans. Nous ne savons donc pas quel est son rang pour son âge, mais en se fiant sur ce que sa mère nous a dit, elle était une des premières de son âge à franchir la ligne d'arrivée. Pour moi, elle était la première. Les enfants ont tous reçu une médaille, une bouteille sport et une photo avec autographe de Monsieur Craquepoutte. Franchement, ça valait la peine de faire plus de trois heures de route pour vivre ça. C’était une journée très spéciale que j’ai adorée!

BRAVO Papout, je suis très, très fière de toi et j’ai hâte de courir de nouveau à tes côtés. Tu m’impressionnes beaucoup! Je t’aime XXX

RG

vendredi 6 août 2010

La course… une thérapie

Hier soir, je suis arrivée très tard à la maison. Je rencontrais une partie des Canisportifs concernant les multiples projets futurs de notre groupe. La dernière fois que je les ai vus remonte à plusieurs semaines en raison des chaleurs du mois de juillet, trop chaud pour les 4 pattes et aussi du fait de mes nombreux entraînements. Il y avait beaucoup de pain sur la planche!

Lorsque je suis arrivée à la maison, j’étais plus ou moins de bonne humeur. Il était 20 h 30 passé et il me restait 25 minutes de course à faire avant de sauter dans la douche, de préparer mes choses pour le lendemain, d’appeler Amoureux et enfin de fermer l'œil pour la nuit, une nuit écourtée en raison d’un rendez-vous chez mon physio à 7 h le lendemain matin. Et là, en m’habillant et en préparant Lewis pour aller courir (le soir, lorsqu'il fait noir, je cours toujours avec Lewis. Ça décourage les garnements!), je reçois un appel ET, une mauvaise nouvelle. Rien pour aider à ma mauvaise humeur. Il est alors devenu impératif pour moi de sortir et d’aller courir. Je savais qu'après ces minutes de course, même si courtes, je me sentirais beaucoup mieux. Je suis donc partie, Lewis attelé, à la marche pendant quelques minutes avant d’accélérer.

Comme il commençait à faire sombre et que Lewis est devant, en canicross, nous nous sommes dirigés vers l’école secondaire de F pour ne pas être dans les rues avec les voitures. Il y a un trottoir qui fait le tour de l’école. Je peux en même temps pratiquer les directives pour Lewis (gauche, droite) parce que les chemins s'entrecoupent tout le long de l'école. Et en prime à la fin d’un entraînement, un terrain de soccer juste à nous!

Après notre deuxième tour, des éclairs ont commencé à s’allumer dans le ciel. Sans grondement... que des éclairs. Des dizaines et des dizaines d'éclairs qui coloriaient le ciel d'un rose orangé! Tout d'un coup, la pression que je traînais sur mes épaules m'a semblé tellement superflue, tellement inutile! Le sentiment de liberté… totale est devenu extrêmement fort juste là. Je me sentais vivre! Même s’il y avait des gens autour de nous, des jeunes qui jouaient au soccer et qui, par le fait même ont volé notre terrain de jeu préféré. Des gens qui rentraient à la maison après une journée de travail. Des jeunes automobilistes pratiquant leur stationnement en parallèle. Des jeunes qui flânaient au parc tout près… j’étais seule avec mon chien, en parfaite symbiose. J’aurais pu gager que Lewis était dans le même état d’esprit. Nous aurions pu courir durant des heures. Plus rien n’avait d’importance, ma tête s’était mise en mode veille. Était-ce l’endorphine qui était responsable de cet état ou n’était-ce que la perfection du présent? Ou encore quelque chose dont j’ignore l’existence? Je n’en sais trop rien et bien franchement, trouver réponse à ces questions serait presque briser ce moment de grâce. Je ne me souviens pas d’être revenue d'une sortie de course et d'avoir été de mauvaise humeur. C'est chose impossible! Je mets n’importe qui au défi d’être d'une humeur massacrante après avoir couru. Et c'est sans parler de tous les problèmes que je réussis à régler en courant, quand mon esprit ne se vide pas comme hier soir!

Quand je suis revenue à la maison, j’aurais pu virer la maison à l’envers comme on dit. La mauvaise nouvelle reçue plus tôt? Toujours aussi mauvaise, mais avec peu d'impact sur moi et mon humeur. Je ne pouvais rien y faire de toute façon. Il était toujours aussi tard et je devais me lever toujours d’aussi bonne heure, mais ça m’aura permis de vivre ce moment parfait, en course avec mon chien. Pourquoi aurais-je voulu me coucher plus tôt dans ces conditions? Et le sentiment de savoir que Lewis a épuisé ses énergies avant que la journée finisse a ajouté à mon sentiment d’euphorie.

Voilà pourquoi je cours : L’euphorie, la liberté, le bonheur, la satisfaction… c’est ce que mon sport m’apporte. Et l’apprentissage qui en résulte : la persévérance, la constance, l’énergie, la patience et l’endurance. Je retrouve tous ces attributs dans toutes les sphères de ma vie, personnelles et professionnelles. Je le crie haut et fort...

MON SPORT EST LE PLUS BEAU DE TOUS!

RG

mardi 3 août 2010

Lentement, mais sûrement.

God it feels good to be running again!

Je suis officiellement de retour à la course depuis dimanche matin. Ma session d’entraînement : 5' marche/2' course/1' marche/2' course/5' marche. Comme une vraie débutante. J'ai croisé des coureurs et j’ai dû me pincer pour ne pas les suivre. Hier, j’ai fait le même entraînement, en remplaçant les 2' course par des 4' course. Ça s’en vient! Aujourd’hui, journée de récupération. Récupérer quoi? Je n'en sais trop rien, mais apparemment, j’en ai besoin. Ça tombe bien, aujourd’hui, c'est la flotte! Le sentiment d'épuisement physique me manque.

On sait que la course est une drogue. On sait qu'on ne peut pas arrêter. On sait que c'est ce qu'on aime faire plus que tout, nous les coureurs, mais je crois que c'est lorsque nous sommes en arrêt « obligatoire » qu'on en prend vraiment conscience. Le côté positif, parce qu’il faut bien en trouver un, est que j’en ai profité pour faire certaines choses que je n'ai jamais le temps de faire autrement.

Je lis beaucoup sur le sujet des blessures ces temps-ci. Premièrement, comme je ne cours pas, ou… presque pas, j'ai plus de temps devant moi comme jamais auparavant et, comme je suis moi-même blessée, je dois trouver le plus de renseignements possible sur le sujet. Il y a toute une panoplie de blessures. Je n’avais jamais imaginé qu’il y en avait autant. C’est le même principe que lorsqu’on achète une nouvelle auto. On voit le même modèle partout alors qu’avant d'en faire l'achat, on n'en voyait pas ou peu. Et je me rends compte que la plus grande difficulté des coureurs blessés est la culpabilité, l'angoisse des Km qui ne s'accumule pas. Bon, comme je ne suis pas la seule ni la première à vivre une blessure, je me dis que cet arrêt ne sera pas si pire que ça et puis, contrairement à bien des coureurs, mon arrêt aura été de courte durée, une grosse semaine! En courant les 2 derniers jours, j'ai également pris conscience du principe du « Taper ». J’ai couru les quelques minutes de course plus rapidement que d’habitude avec le même effort que lorsque je cours en vitesse naturelle. Peut-être est-ce que ma chance de pouvoir terminer le marathon en un temps convenable serait de miser sur ce principe? Je me le demande.

Je retourne chez le physio ce soir. Je ne crois pas vraiment en avoir besoin, surtout que je ne respecte pas du tout son plan d'entraînement pour le retour à la course. Je fais plutôt ce que mon coach me dit de faire. Le plan de mon physio était étalé sur 3 semaines et était très progressif. Il me faisait commencer la semaine dernière tandis que mon coach m’a fortement conseillé de ne recommencer que lorsque je ne sentirai aucune douleur dans ma jambe. C’est ce que j'ai fait. Mon retour à la course avec mon coach se fait beaucoup plus rapidement dans ces conditions.

La morale de ce blogue : Tout vient à point à qui sait attendre.

RG