vendredi 25 mai 2012

Courir pour toi

Ce soir, j’ai couru pour toi, parce que tu ne vas pas bien. Ça fait quelques semaines que je te regarde, que je sens qu’il y a quelque chose qui cloche. Je ne sais pas pourquoi tu sembles si malheureuse, mais j’ai couru pour toi, parce que tu en as besoin. Chaque respiration que j’ai prise, chaque pas qui a foulé le sol, chaque regard que j’ai posé ont été pour toi, que pour toi. Parce que tu mérites le bonheur. Tu es née pour être heureuse. Quand je t’ai rencontrée, je me suis juré de tout faire en mon pouvoir pour que le bonheur respire par chacun des pores de ta peau, alors j’ai couru, parce que c’est ce que je sais faire de mieux en attendant. En t’attendant. Et parce que la course redonne ce bonheur que tu tentes de retrouver. Alors j’aurai su que pendant que je courais, le sourire n’était pas loin de toi.

Et demain, j’irai courir pour moi, parce que ce que je ne sais pas me tue. Il ya de ces déchirures viscérales qui sont plus douloureuses que d’autres et celle-là domine, tout en haut du podium. Parce que cette douleur, j’ai besoin de la sortir. Il ne faut pas qu’elle reste là, dans le creux de mes tripes et y fasse son nid. Alors j’irai courir pour la laisser en chemin, quelque part entre la maison et mon point de retour, le point le plus éloigné de moi, de nous.

Je te promets que le bonheur reviendra. Je te promets que ton si beau sourire retrouvera son chemin vers ton si joli visage. Et que le noir que tu vois en ce moment et qui te bloque le chemin vers ce bonheur s’estompera pour ne faire place qu’à un souvenir, qu’à un apprentissage. Parce que c’est ça aussi la vie, un apprentissage et c’est ce que tu es en train de vivre.

Ce que j’apprends de mon côté est que vivre une déchirure n’est rien comparé aux déchirures que vivent les personnes que tu aimes tant. À défaut de pouvoir prendre ta place, j’irai courir afin que tu puisses sourire. Et je courrai que pour toi tant et aussi longtemps que la petite fille en toi revienne, grandie, mais petite fille quand même.

Espérer, c’est déjà moins souffrir.

RG

mardi 15 mai 2012

Une sortie… ultérieurement payante

En revenant de travailler hier, j’ai enfilé mes vêtements de course, comme à l’habitude, et suis partie dans les rues de Saint-Hubert. Un petite sortie, de 10 km tout au plus. Une sortie de routine quoi!


Mon plan était simple en soi. Faire 5 km vers le sud et revenir sur mes pas, vers le nord, pour faire un minimum de 10 km et peut-être continuer un peu si tout allait bien. Rien de bien sorcier. Or, dès les premiers km, je savais que ça pouvait facilement balancer du côté « difficile »… en raison de la chaleur, mais aussi de quelque chose qui ne s’explique pas. Quelque chose que l’on sait présent, mais qui n’a pas de nom. On aura beau essayer l’expliquer, mais il n’y a pas d’explication. C’est là, un point c’est tout. Et on vit avec… pas le choix de toute façon. Et je ne suis pas partie avec mon fidèle partenaire, mon Lewis. Il faisait trop chaud et il n’aurait pas tenu plus de 2 km. En repensant à ça, j’aurais dû le faire courir quand même jusqu’à ce qu’il ne puisse plus avancer, mais je m’étais préparée mentalement tout la journée à y aller seule. Je n’y ai donc pas pensé sur le coup. Sur mon départ, son regard au travers la moustiquaire en disait long. Désolée Lewis, ce sera pour la prochaine fois. Est-ce que le fait de partir seule m’a débalancé au point de faire monter mon rythme cardiaque à une vitesse anormale pour une petite sortie qui se veut aisée? On espère que non parce que si c’est le cas, Chicago sera tout un défi!


Et j’ai commis l’erreur de m’arrêter une fois. Terrible erreur s’il y en a une. Je me connais. Si je ne combats pas cette envie de tout arrêter, ce sera comme ça jusqu’à la fin. Je suis aussi sortie avec une bouteille à main, ce que je ne fais jamais. Bon, j’ai voulu réessayer, question de voir si je peux encore courir avec des bouteilles à main, une pour moi et une pour Lewis, parce que Lewis a décidé qu’il ne buvait plus en courant. Je me suis dit, la semaine dernière, qu’une belle bouteille bleue toute neuve l’aiderait à passer ce refus. On verra bien, c’est à suivre… toujours est-il que les maux, physique et mental, se sont pointés le bout du nez lors du retour. Pourtant, c’est toujours encourageant de savoir qu’on a fait la moitié et qu’on revient. Mais pas hier! La chaleur qui pénètre tous les pores de la peau, le soleil qui tape sur le corps entier, la soif qui se fait sentir même en buvant, la digestion qui se fait ardue parce qu’on boit trop, le cœur qui bat vite, trop vite… voilà un cocktail explosif en courant!


Vers 6.5 km, j’ai jeté l’éponge. Et oui, moi, j’ai jeté l’éponge! Je me disais dans ma tête que ça ne me tentait même plus de courir, ce n’est pas peu dire! J’avais chaud, j’avais soif, j’avais mal aux jambes, j’étais essoufflée comme si je courais en intervalles intenses et je commençais à avoir des brûlements d’estomac (d’où ça vient ça?!). Je me suis dit si c’est comme ça, je vais marcher jusqu’à la maison. Mais comme quelqu’un venait pour un massage un peu plus tard, je n’avais pas vraiment le temps de marcher… en fait, je n’avais même pas le temps d’arrêter de courir. Et c’est à ce moment que je me suis félicitée d’être allée si loin tout en étant pressée par le temps… s’il y a une note à moi-même dans ce blogue, c’est celle-là : « à ne plus faire »!


J’ai finalement réussi par revenir, évidemment. Étrangement, malgré la chaleur et la sueur qui se voyaient clairement sur mon corps, j’ai pris un bain chaud. Et longtemps. Trop longtemps. Tellement longtemps que je crois avoir eu une baisse de pression, ou une baisse d’énergie, ou je ne sais trop. Toujours est-il que j’ai dû annuler mon massage parce que ça n’allait pas du tout (désolée G).


J’ai dormi de 18h à 5h30 le lendemain matin, sans manger, sans les dents brossées (OUACH!), encore maquillée. La belle affaire! Je me sens comme une débutante, mais je sais qu’il y aura apprentissage de cette sortie. Je ne le saurai peut-être jamais concrètement, mais je sais qu’elle sera payante, comme toutes les sorties que je fais. Et on sait tous dans la vie que le côté négatif égal le côté positif… moi, je vote pour un record à Chicago, rien de moins! En attendant, je retourne courir ce soir et ils annoncent de la pluie… JOIE!


Du chaos, naissent les étoiles – Charlie Chaplin


RG


P.S. cette semaine marque le retour des Five Fingers au bureau. Les nouveaux employés n’en reviennent pas… des nouveaux futurs adeptes à convertir, YAY!!!


P.P.S. ce soir, visite chez Bureau en Gros pour commander le cadeau de finissant de ma grande fille… j’peux pas croire… j’peux juste pas… ma grande fille de 17 ans (OUCH!)


P.P.P.S. qui a inventé les croustilles de riz au cornichon? C’est une drogue… enlevez-moi ce sac que je me sèvre!

vendredi 30 mars 2012

Hommage à mon Lewis




Hier, j’ai eu une très mauvaise journée. Le genre de journée qu’on espère voir se terminer du début à la fin, mais qui, pour une raison que j’ignore, est interminable. Le genre de journée qui s’étire sans fin. On a l’impression que la vie nous joue des tours et qu’elle ajoute des minutes, voire des heures juste pour nous mettre à l’épreuve. Le genre de journée où on imagine notre lit, où on en rêve!

Ça faisait 4 jours que je n’avais pas couru. Handsome était à la maison et son départ était imminent. Je ne mets pas ça sur son dos parce que s’il y a quelqu’un qui m’encourage et qui croit en moi, c’est bien lui, mais c’est vrai que lorsqu’il est à la maison, il y a plus de rendez-vous, plus de rencontres, plus d’imprévus aussi alors forcément, la course et l’entraînement sont un peu mis de côté, et c’est bien ainsi! Il faut profiter de la vie et de ceux qu’on aime, c’est une des choses les plus importantes dans la vie.

Toujours est-il que comme ça faisait 4 jours que je n’avais rien fait, même si ça ne me tentait pas vraiment, merci à la très mauvaise journée que j'avais jusqu'à là, j’étais dans l’obligation d’aller courir hier soir. Même si 5 brassées de lavage m’attendaient (et je m’en suis gardé pour ce soir!), j’ai enfilé mes vêtements de course, sans trop y penser, parce qu’y penser veut dire reculer. J’ai préparé mon sac sur le pilote automatique, parce que j’ai quand même eu la brillante idée d’aller courir où je n’avais pas couru depuis longtemps… depuis l’automne passé en fait, ce qui fait que c’est beaucoup plus motivant quand l’envie n’y est pas. Jusque-là, j’aurais pu reculer. J’avais toutes les excuses du monde de le faire… jusqu’à ce que j’enfile le harnais de Lewis. Alors là, plus question de faire faux bond. Parce que Lewis n’avait pas couru depuis 4 jours non plus, de toute évidence. Et parce que essayer d’expliquer à un chien, en l’occurrence Lewis, qu’on change d’idée et que finalement, on ne va pas courir, c’est inconcevable, impensable, voire même inacceptable à ses yeux de chien.

Alors, nous sommes partis. En voiture. Parce qu’on allait courir à un de nos endroits préférés, mais qui est fermé durant la saison de la neige. Lewis ne se pouvait plus comme on dit! Lewis le sait que courir, ça ensoleillera sa journée, probablement aussi mauvaise que la mienne, à attendre que sa maîtresse décide qu’il est temps d’aller courir. Comment font-ils pour savoir? Sont-ils comme les enfants quand on dit que la vérité sort de leur bouche?

Et on part. Et on court. Et on se vide la tête. Un instant! Mes mollets sont stressés. Comment se fait-il? Spot check, on scan la posture. Ah j’ai trouvé. On se replace. Et on se vide la tête de nouveau. Je sens quelque chose dans mon quadriceps. Joie! C’est normal! Ça veut dire que je ne cours pas du mollet. Je regarde ma montre. WOW! Et sans forcer. Je suis contente. Je souris. Je revis. Quoi, déjà à notre point de retour? Attends. Il y a un parc, un terrain de balle et un terrain de soccer. Personne en vue. « Lewis aux pieds ». Je le détache. Vas-y Lewis, cours… cours ta vie! J’adore regarder Lewis courir à sa puissance maximale! Le sable vole autour de Lui. Mon chien est heureux. Résultat : je suis heureuse. Lorsqu’il a fini sa course endiablée, je le rattache. Et on fait le trajet du retour. Les mollets sont plus tendus. On refait des spot checks et des scans. On s’ajuste au fur et à mesure, mais on est heureux. À ce moment précis, j’aurais défendu ma place contre vents et marées.

La première chose que je sais est que nous sommes revenus à la voiture. Comment ai-je pu penser 1 seule seconde que je n’en avais pas besoin? Comment ai-je pu penser reculer? La prochaine fois que l’envie n’y est pas, je compterai sur mon fidèle partenaire. C’est grâce à lui si j’ai fait une si belle sortie.

Revenus à la maison, les 5 brassées de lavage et toutes les tâches de maison me semblaient anodines. Tout a été fait, en un temps record, le sourire aux lèvres.

Mais comment font les non coureurs pour passer à travers ce genre de journée?

Lewis, je ne te remercierai jamais assez d’être là, avec moi, tout le temps, et de m’être aussi fidèle. Tu as su, à travers ton innocence, et Dieu sait à quel point tu peux l’être parfois, me remonter le moral. Je t’aime mon gros Bambi Dawg. Je ne pouvais demander mieux comme partenaire.



RG

P.S. je dois maintenant filer, Lewis m'attend à la porte pour aller courir!!!

mercredi 29 février 2012

Février - et c’est officiellement reparti!!!

Total de 75 km pour le mois de février. Pas si pire pour quelqu’un qui revient d’une longue absence. J’en suis quand même assez fière, même si j’ai déjà fait des mois de 300 km et plus!

Une étape à la fois! On va commencer par le commencement et graduellement augmenter les distances et surtout, rester concentrer sur le travail de la posture. Je me rends compte que c’est beaucoup plus difficile maintenant que les distances augmentent, alors le travail n’est pas terminé.

Ça me fait réaliser que j’avais besoin de cet arrêt pour pouvoir me remettre dans le droit chemin de la course. Ça été long, voire pénible, mais maintenant j’y suis. Et plus j’y pense, plus je sais que cet interminable arrêt sera bénéfique sur le long terme. J’avais besoin de cet arrêt pour prendre conscience, avec l’aide de mon physio, que je n’avais pas la bonne posture ni la bonne méthode pour courir sur de longues distances. Je suis consciente que je recommence de zéro, comme si je n’avais jamais couru de marathon, ni même de demi, mais je sais aussi que le moment était parfait pour changer ma posture de course. Je suis contente parce que depuis quelques semaines, je comprends des tas de choses que je « pensais » comprendre avant. Et ça me motive énormément!

Aujourd’hui il y a tempête de neige et j’ai tellement hâte d’aller courir mon petit, mais combien utile, 5 km! J’adore courir quand il y a une tempête de neige. J’adore courir qu’importe la température, à l’exception d’un gros soleil quand il fait 30 degrés, je trouve ça pas mal moins intéressant. Ce qu’il y a de bien avec les tempête de neige est que je suis une des rares à se pointer le bout du nez dehors et comme je cours en présence de Lewis, mon boxer, c’est plus agréable quand les autres chiens ou les enfants ne sont pas dehors (je ne sais pas de qui, entre les chiens ou les enfants, Lewis est le plus attiré). C’est dur de garder un boxer social et enjoué concentré sur la course quand il y a des obstacles aussi attirants qu’un enfant!

Hier, à l’occasion du 29 février, j’ai fait mon tout premier don de sang. Je trouve important d’en glisser un mot parce que je me sentais tellement bien quand je suis sortie de là. Quand on pense qu’avec un don de sang, on peut sauver 4 vies, c’est incroyable! Ça fait du bien de penser que grâce à nous, il y a quelqu’un, à quelque part qui sera mieux, qui se sentira plus apte à faire face à ce qu’il l’attend… peut-être même carrément sauver la vie de cette personne. Je trouve que c’est un sentiment extraordinaire et c’est quelque chose à refaire, assurément! Et ça ne prend que 1 heure de notre temps. Et le summum de cette activité est lorsque l’infirmière qui, regardant mon sang couler à flot (ça n’a même pas prit 5 minutes remplir le sac), m’a dit que d’après elle, j’étais quelqu’un qui était en forme. Moi de lui répondre, très fière, que je suis une coureuse. C’est toujours des moments de fierté quand quelqu’un autour de nous fait ce genre de remarque parce que ça vient confirmer qu’on ne fait pas ça pour rien. On le fait pour le plaisir, parce que c’est une passion, mais aussi parce que c’est bon pour notre santé, et ça le confirme! Toutes les fois que les infirmiers prennent mon pouls et ma pression, ils pensent que j’ai quelque chose qui ne tourne pas rond dans mon système parce que ces deux indices sont bas, jusqu’à ce que je leur dise que je suis coureuse. Ils mettent alors ces informations de côté. On a même pensé que je faisais une grossesse ectopique lorsque j’ai fait une labyrinthite, tout ça en raison de mon pouls et ma pression qui étaient bas.

Et pour finir, j’ai lu quelque chose de drôle sur un blogue… c’est tellement ce que je pense que je mets le lien ici. Bonne lecture… et surtout, bon fous rires!

http://authorjimlynch.com/i-refuse-to-turn-my-run-into-a-math-problem

Sur ce, bonne course à tous les coureurs et profitez de la belle tempête hivernale d’aujourd’hui (tempête hivernale = neige + vent + froid… merci Handsome, je vais me coucher moins niaiseuse ce soir). Et n’oubliez pas qu’il y a un mérite à ce que nous faisons tous les jours!

RG

vendredi 10 février 2012

Catra Corbett




À force de faire des recherches sur Internet, on trouve des petites trouvailles. C’est ce qui est arrivé la semaine dernière. Je faisais des recherches sur les ultra marathons et je suis tombé sur cette coureuse pas comme les autres!

Pas comme les autres parce qu’elle a 47 ans et que sa distance de course préférée est 100 miles (160 km). Pas comme les autres parce qu’elle a 25 piercings et 100 tattoos. Pas comme les autres parce que pour fêter ses 47 ans, le 24 décembre dernier, elle a couru 47 heures, courant 206 km. Pas comme les autres parce qu’une de ses activités préférées est le « Fast Packing », courir et dormir en pleine nature plusieurs jours durant en partant seule avec tout l’équipement dont elle a besoin. Pas comme les autres parce qu’elle a remplacé sa dépendance aux narcotiques et à l’alcool par la course à pieds il y a de ça 17 ans. Et de la course, elle en fait. C’est incroyable la distance qu’elle peut courir en une seule sortie… et on ne parle pas de la distance par semaine! Le nombre de km annuels? 6,400! Pas comme les autres parce que pour réussir sa transformation de dépendante aux narcotiques à athlète, elle a donné tout ce qu’elle avait. Elle a quitté son emploi de coiffeuse pour devenir naturopathe et est devenue végétalienne. Pas comme les autres parce qu’elle court toujours en jupe. Pas comme les autres parce qu’elle a les cheveux roses. Elle habite en Californie, près des plus belles trails du monde. C’est une personne, qui même par ses écrits, transmet ses énergies et son positivisme.

Ses accomplissements :

En Fast Packing, elle a couru 600 km en 12 jours, 4 heures et 57 minutes. C’est d’ailleurs une de ses plus grandes fiertés. Elle a couru plus d’une soixantaine de course de 100 miles et elle en parle comme nous on parle d’un marathon. Sur son blogue, elle parle de ses sorties de course comme de balades quotidiennes et pourtant, le chiffre qu’il y a au bout de la phrase est à tomber sur le cul! Elle a fait une randonnée de 3 mois, du Mexique jusqu’en Oregon (plus de 3,000 km). Et j’en passe…

J’adore ce genre de personne. Ces personnalités qu’on gagne à connaître, qui ont tout le temps quelque chose à nous apprendre et qui vivent la vie comme si chaque journée était la dernière. Quand je lis son blogue et les histoires que l’on retrouve sur elle, je n’ai qu’une envie, courir… une course sans fin. Elle me donne le goût de me dépasser, d’aller encore plus loin. De vivre des choses nouvelles. De me lancer dans des aventures inimaginables. J’irais courir avec elle demain matin si on m’en donnait l’occasion et j’essaierais de la suivre du mieux que je peux.

Ses débuts :

C’est lorsqu’elle a été arrêté pour la première, et dernière fois, de sa vie que Catra a décidé qu’elle allait se prendre en main et qu’elle serait dorénavant en bonne santé. Elle s’est inscrite dans un gym et a commencé à marcher, 5 km, quotidiennement. Un jour, elle a voulu voir si elle pouvait courir ces 5 km. Bien sûr, elle y arriva. Son enthousiasme fut tel qu’elle s’inscriva pour une course de 10 km la fin de semaine d’après. 3 mois après son premier 10 km, elle courait son premier marathon. Vous devinez la suite… mon idole quoi!

Curieusement, c’est une des seules coureuses parmi les ultra marathoniens qui ne court pas en minimaliste. Au contraire, quand je regarde ses photos, elle semble courir avec le plus de semelle possible. Je n’ai pas lu nulle part qu’elle s’était blessée à un certain moment de sa carrière non plus. Comme quoi chacun a sa façon de faire les choses.

Son blogue est à lire... à savourer!

http://trailgirl.blogspot.com

RG

mercredi 8 février 2012

En route vers Chicago


La plupart des gens le savent maintenant, je suis inscrite au marathon de Chicago qui se tiendra le 7 octobre 2012, 7h30, heure locale. J’avais effleuré ce projet avec une amie de Toronto l’été passé. Nous regardions le film « Spirit Of The Marathon » et j’avais suggéré de le faire un de ces jours, ce qui entraîna un enthousiaste sans fin et qui s’avéra être LA course de 2012. Lorsque j’ai mis sur Facebook que je voulais faire ce marathon, un groupe s’est crée et une quinzaine de coureurs de la région de Montréal se sont inscrits, sans parler des coureurs, du même nombre, de la région de Toronto. Nous sommes donc une trentaine de coureurs, qui se connaissent ou pas, à participer à cette course. J’ai très hâte!

Avec ma blessure de cet automne, de gros changements sont en cours présentement dans ma façon de courir. Je n’ai pas changé ma façon de penser, mais certains ajustements sont nécessaires afin d’être la coureuse que j’aimerais être. Je ne veux pas être la plus rapide, j’ai laissé tombé cette idée il y a belle lurette, mais j’aimerais arriver à obtenir la posture le plus près de la perfection. Et pour ça, ça prend beaucoup de travail et de persévérance, ce que j’ai en quantité industrielle!

La persévérance, je n’ai aucun doute qu’elle sera une alliée sans failles et qu’elle ne me laissera jamais tomber. Pour ce qui est du travail, il est commencé depuis le début de l’année et je suis très excitée à l’idée de courir un marathon de cette façon. Hier soir, j’ai appliqué cette technique durant toute ma sortie de course et je suis revenue les joues rouges de bonheur! Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie comme ça durant une sortie de course. Pas que je ressens rien habituellement, au contraire, toutes les fois que je vais courir, c’est un pur bonheur, mais excitée comme hier soir? Ça faisait très longtemps!

Alors place à l’entraînement! Je termine mon programme fractionné que je devrais avoir terminé vers la dernière semaine de février. Ce qui me donnera 7 mois de préparation pour le marathon pour rebâtir mon millage. Je ne crois pas que je ferai des entraînements spécifiques pour ce marathon, le but étant de me rendre là sans me blesser avec la posture que je désire et pour laquelle je travaille très fort afin de l'obtenir. Les entraînements spécifiques seront pour les prochaines courses et encore, ça dépendra de mon plan de match, car j’ai une petite idée de ce que j’aimerais faire à compter de 2013 et les entraînements spécifiques ne sont pas essentiels à ce genre de course… mais ça reste à voir.

Donc, le but pour cette année est de faire la distance en ayant une posture parfaite. Je suis une coureuse minimaliste et je tiens à le rester… pour ça, la posture est encore plus importante. Je sais déjà avec quelles chaussures j’aimerais faire le marathon et je suis fébrile juste d’y penser!

RG

mardi 24 janvier 2012

Sur le chemin de la guérison

Mon soléaire s’est calmé. Il y a une grosse différence entre la semaine dernière et cette semaine, merci aux bons conseils de mon physiothérapeute.

Ce n’est pas évident de trouver la marge de manœuvre entre faire travailler le muscle, assez pour ne pas qu'il tombe dans un état d'atrophie et ne pas en faire trop pour ne pas le blesser encore plus. Mais je pense que j'ai bien fait... jusqu'à maintenant en tout cas. Les exercices que je dois faire ne réveillent pas autant mon muscle qu’au début. La bonne nouvelle est que jeudi, je retourne chez mon physio et ce sera l’essai de la course, voir ce que ça donne. Voir s’il y a de la douleur. Voir si je tiens le coup.

Personnellement, je pense que ça va être bon! Et je prévois déjà ma sortie de course/marche en fin de semaine. Je sais que ce sera dur de ne pas pousser la machine, mais je sais aussi que je ne veux pas reculer encore une fois! Je ferai donc tout ce qu'on me dira.

Durant les 2 dernières semaines, je me suis souvent posé la question sur cette marge de manœuvre. Parce qu’elle revient souvent, pas seulement dans le cas d'une blessure. Elle est présente en entraînement également. Il faut stresser le corps juste assez pour pouvoir bénéficier de tous les avantages d’un entraînement, mais il ne faut pas trop pousser pour ne pas surentraîner le corps ou pire, le blesser! Ce qui, de toute évidence, je n’ai pas su.

Et je me suis rendu compte, durant les derniers jours, que cette marge était présente dans la plupart des sphères de notre vie. Communément appelé le « juste milieu »? Mais c’est quoi ce « juste milieu »? Il faut faire le ménage de nos maisons, mais pas au point de tomber dans les troubles obsessionnels compulsifs. Il faut protéger nos enfants, mais pas au point de les empêcher de faire leurs propres expériences. Il faut donner ce qu'on a au travail, mais pas au point de ne plus avoir d’énergie pour les autres sphères de notre vie. Et la liste continue…

Il y a quelqu’un de sage qui m’a dit un jour « tu dois expérimenter les deux extrêmes avant de pouvoir atteindre ce juste milieu, l’équilibre ». Je pense qu’elle avait raison. Et si vraiment elle a raison, ça veut dire que j’ai goûté aux 2 extrémité côté course, côté blessure. Ça, ça veut dire que logiquement, après cette blessure et après mon retour progressif à la course, je ne devrais pas me blesser encore… pas si sérieusement à tout le moins! J’achète, en 10 exemplaires!

Alors je croise mes doigts pour jeudi. Je sais que ça va bien aller. Je le sens. Je le veux. Et je l’aurai!

RG

jeudi 19 janvier 2012

Lettre à mon soléaire




Tu es malade, blessé. Tu as décidé que je t'en demandais trop peut-être, et tu fais maintenant la grève. D’accord, je n’ai pas trop le choix que de te suivre dans ta décision et d’accepter que tu as besoin d’une pause. Sache, par contre, que ce n'est que partie remise et que lorsque ta grève sera terminée, tu recommenceras à me donner tout ce que tu as.

Pourtant, cher soléaire, s’il y a un athlète qui fait attention à ses muscles, ainsi qu’à toutes autres parties de son corps, c’est bien moi. Je crois que tu ne réalises pas la chance que tu as de faire partie de ma jambe. Tu es traité aux petits oignons, mais je crois que cette information t’a échappée, et de toute évidence, t'échappe encore. Si tu veux, vas faire un tour dans la jambe de quelqu'un d'autre et tu pourras comparer. Je mets ma main au feu que tu reviens en courant (sans jeu de mots) et que je n'entendrai plus jamais parler de toi, sauf en bien, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.

Bon, j'ai deviné que tu n'étais pas matinal et que tu n'étais pas un fervent travailleur de bureau non plus. Tu es très dur avec moi. On ne peut pas rester à la maison, couché en permanence. Il faut bouger, gagner note vie, faire des activités, du sport... tout ça fait partie intégrante de la vie. Tu devras faire une croix sur les grasses matinées et la fainéantise. Je sais, ça fait du bien, une fois de temps en temps, mais tu ne pourras faire ça indéfiniment. Et puis, si tu avais besoin d’une pause, tu n’avais pas à claquer de la sorte. Une douleur musculaire intense aurait suffi à l’arrêt de toute activité pendant quelques jours.

Pour l’instant, je te donne ce que tu veux. Je n’ai pas d’autres choix de toute façon. Visiblement, tu prends un malin plaisir à me rappeler que tu ne veux pas! Quoique si tu veux mon avis, tu pourrais ne pas en mettre autant. Quand tu veux te donner à fond dans ta paresse, tu me fais boiter, ce qui, selon moi, n'est pas nécessaire. Je serais de toute façon au repos même si tu ne te donnais pas autant de mal.

Mais attention, ce repos forcé ne sera pas apathique. Parce que, finalement, je tiens à toi, je dois te faire travailler afin que tu ne deviennes pas complètement léthargique. J’ai quelques exercices à faire, selon les directives de notre physiothérapeute et tu peux être certain que je les ferai… d’ailleurs, j’ai déjà commencé, tu es au courant, je le sais, je le sens. Et le signal d’alarme que tu m’envoies chaque fois que je les exécute ne sert qu’à t'affaiblir parce que je n’arrêterai pas. Tu devras, tôt ou tard, te rendre.

Je sais que la fibre musculaire que tu avais avant ne reviendra pas. Soit! Il nous faudra trouver un moyen de retrouver cette force qui t'habitait avant. Et nous y arriverons… parce que je suis encore plus entêtée que toi.

Repose-toi bien, cher soléaire. Prends le temps dont tu as besoin pour débrayer, mais sache que lorsque tu auras rangé tes pancartes de grève, tu auras des comptes à me rendre. À moi, mais aussi aux autres muscles … ils ne débraient pas, eux! Tes frères et sœurs trouveront le moyen de te faire suivre, ou de te faire traîner, ce sera ton choix!

Sache aussi que je t’aime et que je ne veux pas que tu sois malheureux. Au contraire. Je veux que tu te sentes comme faisant partie intégrante de cet ensemble appelé mon corps. Je prendrai soin de toi, mais je m’attends à ce que tu me rendes la pareille.

Sur ce, je te souhaite un bon débrayage et on se réunit bientôt, très bientôt!

RG