jeudi 9 juin 2011

Apocalypse now


Aucun rapport avec la course, mais hier soir, nous avons vécu toute une expérience et j’ai pensé écrire un petit mot à ce sujet. Une espèce de tempête que je ne saurais qualifier.

Nous étions à l’écurie, pour le cours d’équitation hebdomadaire du mercredi de F et qui a lieu de 18 h à 19 h. Le temps était mi-ensoleillé, mi-nuageux, et la chaleur ainsi que l’humidité des derniers jours étaient toujours au rendez-vous. Il y avait beaucoup de vent et même si le soleil n’était pas particulièrement éblouissant, je me suis félicitée d'avoir eu en ma possession mes lunettes soleil, qui ont fait une barrière entre mes yeux et la poussière et le sable virevoltant dans les airs, avec l’aide des foulées des chevaux. Au début du cours, je m’étais assise juste sur le côté du manège où F montait, mais j’ai bien vite compris que je serais enterrée de poussière très rapidement si je ne bougeais pas de là. Je suis donc allée rejoindre une maman qui avait eu la brillante idée de se placer un peu à l’écart.

Nous avons parlé tout en regardant nos filles faire leurs pirouettes. Vers la fin du cours, peut-être une quinzaine de minutes avant la fin, de gros nuages noirs sont apparus dans le ciel. Le genre de nuage qui surgit et qui annonce un orage imminent. J'adore ce temps. Je pourrais passer des heures et des heures à regarder, juste regarder, ces ciels par la fenêtre. Si je me réveille durant la nuit, parce que ce genre d’orage surgit souvent durant la nuit, et qu'il y en a un, je me lèverai et irai à la fenêtre afin de contempler le ciel. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me calme, alors que d'autres deviennent angoissés, voire effrayés.

À la fin du cours, l’entraîneure a pris la décision de faire rentrer les chevaux, et leur cavalier respectif toujours sur leur selle, par le grand manège au lieu de les faire rentrer par la petite porte qui ouvre sur un corridor étroit. Les chevaux commençaient déjà à être très agités, surtout Jazz, très angoissée de nature. Et je crois que cette décision s’est avérée être la bonne, car trois des chevaux ont commencé à s'affoler pour rentrer, dont celui de F et de la fille de mon interlocutrice. Cette dernière nous a avoué par la suite que malgré un air détendu, la tourmente était bel et bien là, dans son cœur maternel. C'est là qu'on a vu que sa fille était une bonne cavalière, malgré son jeune âge et son peu d’expérience, elle a tenu le coup sur son cheval paniqué.

J'ai profité de ce moment pour aller fermer les vitres de mon auto. Le temps était encore au beau fixe, malgré les nuages qui se pointaient, de plus en plus menaçants. Le temps que je me rende à l'auto, peut-être à 200 mètres tout au plus du manège, que je monte les vitres et que je réponde à un texto, la pluie s'est mise à tomber, tranquillement au début, puis soudainement, de grosses gouttes se sont mises de la partie. Le sourire aux lèvres, j'admirais ce temps bien à l'abri dans mon auto.

En l’espace de quelques secondes, de petits bruits sourds ont commencé à se faire entendre, espacés au début, puis de plus en plus rapprochés jusqu’à ce qu’il n’y ait pas 1 seconde complète sans qu'aucun bruit ne se fasse entendre. La grêle s’était mise de la partie, et attention, on ne parle pas de petits grêlons, mais bien de balles de golf. Comme le vent soufflait dans ma direction, la grêle, et tout le reste qui se trouvait sur le chemin du vent, venaient se fracasser dans ma vitre. C’était quand même assez impressionnant. À partir de ce moment, j’ai commencé à filmer avec mon téléphone. J’ai commencé à avoir peur à peu près au même moment. Peur parce que je me suis dit que si la vitre venait à casser, j’étais en très mauvaise position. Je n’ai aucune idée de la solidité de ces vitres, tout ce que je savais est que ça fessait avec une force brutale.

En voulant filmer ce qui se passait à contre vent, donc de mon côté de l'auto, j'ai soudainement vu quelque chose de noir, carré et qui était définitivement plus gros qu'un des morceaux de grêle. En une fraction de seconde, cet objet, non identifié pour le moment, est venu se fracasser contre la glace arrière du côté chauffeur, me faisant évidemment, sursauter et parler comme une habitante vulgaire. À ce moment, la peur, la vraie, s'est emparée de tout mon être. Parce que ça ne semblait pas vouloir se calmer et que les objets non identifiés, se sont mis à se multiplier dans le tourbillon de vent, de pluie et de grêle. J’ai sérieusement mis en doute la robustesse des vitres d’auto. Sachant F en sécurité à l’intérieur du manège avec son entraîneure, je ne m’inquiétais pas outre mesure, mais j’avais quand même hâte de pouvoir enfin sortir et la voir.

Au bout de ce qui m’a paru une dizaine de minutes, le temps a commencé à montrer des signes de faiblesse. La grêle s’est arrêtée, l’arrivée d’objets non identifiés également. J’ai rassemblé toute la rapidité d’action dont j’étais capable afin de pouvoir aller à l’intérieur. Le trajet était d’à peine quelques pieds, mais ça n’a pas empêché la pluie de me doucher! Je suis arrivée dans la sellerie de l’écurie, comité d'accueil inclus. Ils étaient tous là à regarder à l’extérieur lorsque je suis entrée. Ils m’ont tous regardée, sourire niais dans la figure qui en disait long sur mon apparence extérieure.

J’ai appris dans les minutes qui ont suivi que 1) le cours de 19 h avait été annulé, les chevaux étant beaucoup trop agités pour faire quoi que ce soit avec eux. 2) les élèves ont dû préparer leurs chevaux dans leur stalle afin d’éviter des accidents. 3) ma fille allait bien, évidemment. 4) nous devions trouver un autre chemin pour retourner à la maison parce que certains arbres, sur le Chemin des Patriotes, n’avaient pas tenu le coup et se trouvaient maintenant en travers de la route, empêchant les automobilistes de passer, ce qui a permis aux dames sur place, d’admirer les pompiers à l'œuvre.

Le seul lien que cette aventure a avec la course a été mentionné par une des cavalières présentes (merci Steph!) qui m'a dit en me voyant arriver dans la sellerie "une chance que t'es pas en train de courir un marathon". Et je dois avouer que j'ai couru dans bien des températures, mais dans celle-là, je passerai mon tour!

RG

P. S. Les objets non identifiés étaient des morceaux de toiture. Mon auto a écopé d’une belle bosse pour prouver notre présence.

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